• Décembre avait pointé le bout de son nez depuis deux bonnes semaines, refroidissant l'air, le chargeant de froid alors que le vent ne semblait plus vouloir se calmer, faisant danser les arbres, tanguer les brins d'herbes vertes, alors que lui se tenait là, assis sur le sol, resserrant sa doudoune autour de ses épaules.

    Le nez en l'air, ses yeux étaient dirigés vers le ciel étoilé, brillant de mille feu, les regardant sans vraiment les voir tout en réfléchissant.

    Il songeait à sa vie, ce qu'elle était devenue pour lui, alors qu'il ne savait contredire son anormalité, une différence si grande des autres adolescents, les « normaux ».

    Il ne savait même plus depuis combien de temps ceux-ci avaient réussi à le convaincre de sa monstruosité. En fait, la raison de toute ces insultes étaient sont corps, beaucoup trop mince, trop frêle, trop androgyne, mais il ne pouvait pas changer son apparence comme il l'avait tant espéré.

    Il était le souffre douleur de nombreuses personnes, subissant sans broncher – par habitude, mais aussi parce qu'il savait que ce serait pire s'il protestait – les violences desquelles il était la victime.

    De nombreuses fois, il avait tenté de se soustraire aux coups, de fuir, mais cela n'avait fait qu'augmenter les représailles. De nombreuses fois également, il avait tenté de mettre fin à cette vie, souhaitant que tout cela s'arrête, mais celle-ci ne semblait pas prête à l'abandonner, laissant seulement des cicatrices sur ses poignets, son torse. Son dos également était traversé de nervures beaucoup moins fines, mais elles n'était pas la source du même traitement.

    Alors il sortait la nuit, parce que c'était le seul moment où il pouvait se retrouver seul, s'évader et profiter de la tranquillité pendant quelques heures.

    Malgré le froid, il était prêt à attraper la grippe, où n'importe quelle autre maladie pour avoir le droit de profiter de la nature, respirant l'air frais qui l'entourait avec soulagement. C'était sa seule échappatoire, et il n'était pas prêt à la laisser passer.

    Son souffle chaud provoquait un échappement de fumée de sa bouche, où de ses narines, témoignant de la température très basse, alors qu'il continuait de resserrer son vêtement chaud contre lui.

    Le calme qui régnait l'apaisait, diminuant le poids qu'il portait sur ses épaules, et limitant son stress sans qu'il ne puisse se détendre complètement, à l’affût du moindre bruit.

    S'allongeant, il laissa son corps aller à la rencontre de la terre ferme, mais fraîche, s'étendant autant qu'il le pouvait, faisant maintenant face au ciel sombre, mais constamment éclairé par un quelconque astre lumineux.

    Cette fois, il tenterait de ne plus se laisser faire – enfin, ce n'était pas la première fois qu'il se disait cela – et il espérait sincèrement ne plus se dégonfler devant les autres adolescents de son âge, bien plus robustes que lui.

    Oui, cette fois, ce serait son tour de se rebeller.


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