• Si vous voulez coordonner texte et chanson, vous devez lire celui là avec lenteur pour arriver aux bons moments. Bonne lecture !

                                                                                                                                       

    Les premières notes de la chanson retentissent dans l'espace clos, emplissant ma chambre, apaisant mon cœur douloureux.

    Mes oreilles sont attentives à ce son, écoutant chaque détail, envoûtées par la musique de fond qui me semble si parfaite alors que je ne connais pas les instruments utilisés. D'autres notes s'ajoutent, vivifiant la chanson, encore quelques secondes de cela, puis le chanteur à la voix grave prend le relais, si parfait pour cette chanson. Sail.

    Prise par le rythme, je commences par taper du pieds par terre, mais les notes me prennent tellement les tripes que je suis obligée de me mettre debout.

    Au début, je suis un peu immobile, gênée par le reflet que mon miroir me renvoi, puis, mon corps se met à se mouvoir tout seul, effectuant des gestes gracieux maintes et maintes fois répétés, sans que je n'éprouves le besoin de réfléchir.

    Mes bras se déplacent dans l'air avec aisance, mes pieds frottent le parquet alors que je me déplaces d'un coin à l'autre.

    La musique me rend ivre, presque inconsciente de ce que je fais, je sais seulement que je me sens heureuse de danser ainsi.

    Mes cheveux fouettent l'air tandis que je quittes le sol quelques minutes, effectuant un saut peut être ridicule. Un rire léger traverse mes lèvres alors que je reviens sur terre, continuant mes mouvements rythmés.

    Finalement, j'en viens à me dire que je ne danses pas si mal quand je croise mon reflet en mouvement sur la surface de verre.

    Je continues, utilisant tout l'espace, en venant même à utiliser mon lit pour imaginer la hauteur d'une scène, mais ce n'est pas très stable, alors j’abandonne l'idée, retournant sur le bois du sol de ma chambre.

    Je montes le son encore un peu, puis plus fort encore, ignorant le cri désapprobateur de mes parents, de mon frère, de ma sœur, ferme la porte a clé, puis reprends ma danse avec plus de frénésie, de folie. Je me met même à chanter d'une voix mal assurée, et hachée par les mouvements, inventant les paroles puisque je ne connais pas les réelles.

    Mes mouvements sont plus grands, plus extrêmes, j'en viens à imiter les danseurs que l'on voit dans les films, mais je crois que je suis un peu ridicule.

    Parfois, je fais même ceux de la danse classique, lorsque le piano prend le relais, mettant encore plus d'intérêt à cette chanson tant aimée.

    Soudain, j'ai envie de tout balancer, alors j'envoie le contenu de la surface plane de mon bureau sur le sol d'un geste rageur, ayant l'impression de les voir tomber au ralentit, et la peine qui me déchire de l'intérieur semble s'apaiser un peu lorsque je vois une sculpture de verre se briser, éclater, s'éparpillant au sol. Je sais que je vais le regretter plus tard, mais peu importe.

    Je me déplace de nouveau, bougeant mes membres, mes pieds passent sur le verre brisé, mais je ne le sens même pas, sur le coup.

    Ma danse se fait maintenant plus brusque, les mouvements brutes me permettent d'oublier quelques instants les derniers événements, alors que mes pieds s'écorchent sur le parquet.

    Puis, les notes se font plus lointaine, je reprends mon souffle, parcourant la pièce du regard, puis me laisses tomber à genoux sur le sol, prenant ma tête entre me mains.

     

    Finalement, le retour sur terre est plus violent encore.


    13 commentaires
  • Ce texte à été créé pour convenir aux règles du concours de Naeri auquel je participe. Si vous aussi vous voulez participer, cliquez ici.

    *

     

    Mots imposés : Arbre, musique, enquête, short, pluie, oiseau

     

     

    Il faisait frais, néanmoins, cela ne semblait pas la déranger. Elle continuait de marcher, provoquant la protestation des graviers qui craquaient sous ses pieds, alors qu'elle traversait calmement la cour extérieure. Ses pas l'emmenaient vers l’orée de la forêt, machinalement, sans qu'elle n'y ait vraiment pensé, et ses yeux observaient cet arbre, son préféré, duquel elle s'approchait peu à peu.

    Il était gros, c'était le plus majestueux, le plus imposant de l'endroit. Ses immenses branches s'emmêlaient autour de son tronc avec grâce, parsemées de feuilles, et ses racines émergeaient de la terre, recouvrant le sol dans un diamètre bien large.

    L'adolescente se hissa sur la branche la plus basse, s'installant confortablement, balançant ses jambes dans le vide tout en gardant le regard rivé devant elle.

    La grande bâtisse visible au centre du terrain laissait encore échapper la musique qui raisonnait à son intérieur, provoquant la danse de nombreuses personnes en fête, sans qu'elle ne puisse se résoudre à faire parti de celles-ci.

    Non, elle ne prendrait pas part à la joie qui les animait, suite à la fin de cette enquête infernale, événement qui aurait dû la soulager.

    Ses pensées se dirigèrent vers le meurtre qu'elle avait découvert, il y a de cela deux ans, sans qu'elle ne puisse lutter face aux images qui s'imposaient à son esprit. Un corps étendu sur le parquet du salon, entouré d'une flaque de liquide rouge et épais. La silhouette de son père était encore fraîchement dessinée derrière ses pupilles, allongé sur le ventre, ses yeux grands ouverts, son expression de surprise ne le quitterait jamais alors que la plaie béante de sa gorge laissait la vie s'échapper. Elle se souvenait de chaque détail : son dernier souffle, son dernier battement de cœur, sans qu'il ne puisse prononcer de dernières paroles adéquates, sans qu'il ne puisse lui dire à quel point il l'aimait, encore une fois. Son deuil ne se ferait jamais, non, elle n'avait pas pu se résoudre à lui faire ses aux revoir, et ne pourrait jamais lui dire à quel point elle était désolée pour toutes les bêtises qu'elle avait pu faire. Elle ne l'avait plus jamais revu, malgré les appels, les supplications, il n'était plus revenu de la tombe dans laquelle il reposait.

    Les larmes striaient son visage, abondamment, traversant ses joues, descendant la pente de son cou pour venir humidifier le col de sa chemise. Les perles salées vinrent même atteindre son short en jean délavé lorsqu'elle baissa la tête, sanglotant sans aucune retenue.

    Non, elle ne pouvait pas se résoudre à aller fêter la fin de cette enquête, tout simplement parce que l'emprisonnement du meurtrier ne ramènerait pas son père à la maison.

    Soudainement, comme si le ciel répondait à sa tristesse déchirante, la pluie se mit à tomber, se joignant aux larmes de la jeune fille. Elle pouvait entendre les pleurs des nuages s'échouer sur le sol, et elle se sentit encore moins forte, laissant les tremblements prendre possession de son corps frêle alors que quelques gouttes traversaient le feuillage de son arbre, mouillant peu à peu ses cheveux et ses vêtements.

    Reniflant une dernière fois, elle essuya ses yeux à l'aide de ses mains d'un geste rageur : il ne fallait pas qu'elle pleure. Sa vue resta floue, les yeux toujours remplis de larmes, mais elle ne les laissa plus s'écouler, se concentrant sur la musique qui continuait de résonner au loin. Elle avait froid maintenant, mais n'avait pas envie de bouger pour changer ce ressentit.

    Un petit cri la fit sursauter, et quand elle tourna sa tête vers la source, elle fut surprise de remarquer le petit oiseau qui se tenait là, à quelques centimètres d'elle, la regardant sans frayeur. Un merle. Elle laissa son regard se perdre dans son plumage noir qui paraissait briller, son bec jaune ne se lassait plus de chanter, comme s'il voulait la consoler. Elle n'était plus seule.

     

     

    Désormais, elle devait rester forte.

    *

    Qu'en pensez vous ? N'hésitez pas à participer vous aussi !

    Sasha


    4 commentaires
  • Décembre avait pointé le bout de son nez depuis deux bonnes semaines, refroidissant l'air, le chargeant de froid alors que le vent ne semblait plus vouloir se calmer, faisant danser les arbres, tanguer les brins d'herbes vertes, alors que lui se tenait là, assis sur le sol, resserrant sa doudoune autour de ses épaules.

    Le nez en l'air, ses yeux étaient dirigés vers le ciel étoilé, brillant de mille feu, les regardant sans vraiment les voir tout en réfléchissant.

    Il songeait à sa vie, ce qu'elle était devenue pour lui, alors qu'il ne savait contredire son anormalité, une différence si grande des autres adolescents, les « normaux ».

    Il ne savait même plus depuis combien de temps ceux-ci avaient réussi à le convaincre de sa monstruosité. En fait, la raison de toute ces insultes étaient sont corps, beaucoup trop mince, trop frêle, trop androgyne, mais il ne pouvait pas changer son apparence comme il l'avait tant espéré.

    Il était le souffre douleur de nombreuses personnes, subissant sans broncher – par habitude, mais aussi parce qu'il savait que ce serait pire s'il protestait – les violences desquelles il était la victime.

    De nombreuses fois, il avait tenté de se soustraire aux coups, de fuir, mais cela n'avait fait qu'augmenter les représailles. De nombreuses fois également, il avait tenté de mettre fin à cette vie, souhaitant que tout cela s'arrête, mais celle-ci ne semblait pas prête à l'abandonner, laissant seulement des cicatrices sur ses poignets, son torse. Son dos également était traversé de nervures beaucoup moins fines, mais elles n'était pas la source du même traitement.

    Alors il sortait la nuit, parce que c'était le seul moment où il pouvait se retrouver seul, s'évader et profiter de la tranquillité pendant quelques heures.

    Malgré le froid, il était prêt à attraper la grippe, où n'importe quelle autre maladie pour avoir le droit de profiter de la nature, respirant l'air frais qui l'entourait avec soulagement. C'était sa seule échappatoire, et il n'était pas prêt à la laisser passer.

    Son souffle chaud provoquait un échappement de fumée de sa bouche, où de ses narines, témoignant de la température très basse, alors qu'il continuait de resserrer son vêtement chaud contre lui.

    Le calme qui régnait l'apaisait, diminuant le poids qu'il portait sur ses épaules, et limitant son stress sans qu'il ne puisse se détendre complètement, à l’affût du moindre bruit.

    S'allongeant, il laissa son corps aller à la rencontre de la terre ferme, mais fraîche, s'étendant autant qu'il le pouvait, faisant maintenant face au ciel sombre, mais constamment éclairé par un quelconque astre lumineux.

    Cette fois, il tenterait de ne plus se laisser faire – enfin, ce n'était pas la première fois qu'il se disait cela – et il espérait sincèrement ne plus se dégonfler devant les autres adolescents de son âge, bien plus robustes que lui.

    Oui, cette fois, ce serait son tour de se rebeller.


    5 commentaires
  • Troisième dessin réalisé à partir d'un modèle cette fois. Je l'aimais bien, alors il me fallait me l'approprier :)

    Qu'en pensez vous ?

    Sasha

    La fille aux oiseaux


    12 commentaires
  • Voici le second dessin de cette rubrique, il a été fait à la demande de laviematropdonnée. (nous étions au lycée ensemble) pour représenter son personnage Sheila.

    Tu te souviens ?

    Dites moi ce que vous en pensez,

    Sasha

    Sheila


    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires